Amélie LEDUC

Plongés dans le noir, nous découvrons l’histoire de chacun de ses personnages cassés par le temps et par la société. Chacun avait un destin, une activité qui le hissait au dessus de ces bas-fonds, ainsi nous avons sous les yeux l’Acteur ou encore le Baron. Toutes ces personnalités liées par l’alcoolisme et le désespoir montent sur scène et mettent à nu les classes sociales, la nature humaine et les conséquences des problèmes de notre société. Portée à la limite de l’humour, l’intention de la pièce est de nous questionner sur notre société et de nous amener au même rang que les personnages, nous sommes tous des humains avec des défauts et nous sommes tous des maillons de la chaîne sociale.                                   

Emmanuel Clolus, scénographe de cette pièce d’origine russe, explique dans une conférence suivant la visualisation de la pièce son travail, ses recherches, sa manière d’aboutir à un projet. Au travers de photographies de maquettes d’intention, nous découvrons le fil de sa pensée qui se structure lors de constructions de pré-maquettes. Pour lui, le dessin permet une première approche d’un projet, mais il est faux, les perspectives et profondeurs sont truquées. C’est là où la maquette émerge de ces défauts, elle permet de comprendre l’espace d’un point de vu réaliste, véridique.  Il nous fait part d’un moment de la pièce qu’il voulait mettre en avant, au nez du spectateur pour le faire réagir. Deux morts sont annoncées dans le récit, et Emmanuel Clolus a voulu que nous voyons ces corps inertes, ces morts en direct, comme plusieurs personnes meurent réellement dans les rues, devant chez nous, à proximité de nous. Mettre le spectateur face à la réalité de la société, le faire regarder les problèmes autour de lui, voilà l’intention principale des Bas-Fonds.